Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/218

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Nous pouvons encore citer trois cas de ce don de voyance :

Le premier a trait à un duel. La mère de l’un des adversaires se lamentait chez Lydwine, la suppliant de prier pour que son fils ne fût pas tué. Ne craignez rien, répondit la sainte ; les deux ennemis s’embrassent ; aucun combat n’aura lieu. Et effectivement, la réconciliation se scellait au moment même où elle l’annonçait.

Les deux autres concernent des religieux.

Un matin, un augustin, originaire de Dordrecht et qui avait fait quelques jours avant profession dans un couvent de chanoines réguliers d’Eemstein, entra, en traversant Schiedam, chez elle ; elle le salua aussitôt par son nom, lui parla de sa profession comme si elle y avait assisté et alors qu’ébahi, il s’écriait :

— C’est trop fort ! Comment me connaissez-vous ?

Elle lui répliqua simplement : mais, par le Seigneur, mon frère !

Une autre fois, un bourgeois appelé Wilhelm de Haga voulut avoir des nouvelles de son fils disparu, sans laisser de traces, depuis plusieurs mois. Il avait à peine franchi le seuil de sa chambre, qu’elle le saluait, lui aussi, par son nom et, sans attendre qu’il la questionnât, lui disait :

— Apprenez que, par une insigne faveur du Christ, votre fils Henri a été reçu et va prononcer ses vœux à la Chartreuse de Diest.

Le bonhomme, abasourdi, eût désiré en connaître plus long et il insista pour être renseigné sur l’origine et la certitude de sa double vue.