Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/52

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rant sans doute qui l’avait rassemblé, Colette puisa, de concert avec sainte Françoise Romaine.

Celle-là fut plus spécialement choisie pour l’assister dans la partie de sa tâche inhérente au schisme.

Plus jeune de quatre ans que Colette et que Lydwine, Françoise était issue d’une famille illustre de Rome et elle s’allia à un seigneur qui comptait parmi ses ancêtres un pape et un saint. Elle différait donc, par son origine, par sa situation de fortune, par sa condition de femme mariée, des deux vierges, ses sœurs ; mais si elle s’écarte d’elles par certains points, elle s’en rapproche par d’autres ou plutôt, elle tient des deux, empruntant à chacune un trait particulier, devenant une succédanée tantôt de sainte Colette et tantôt de sainte Lydwine.

Elle s’assimile à la vierge de Corbie, par son existence active, par sa vocation de manieuse d’âme et de fondatrice d’ordre, par le rôle qu’elle assume dans la politique de son temps, par les combats qu’elle livre au démon qui la roue, elle aussi, de coups ; — à la vierge de Schiedam, par sa guérison miraculeuse de la peste, par son contact perpétuel avec les anges, par ses voyages dans le Purgatoire, en quête d’âmes à délivrer, par sa mission très spéciale d’être une réparatrice des crimes du siècle, une figure victimale de l’Église souffrante.

Par des voies opposées et souvent pareilles, ces trois femmes qui furent, toutes les trois, des stigmatisées, se sont donc mesuré contre les influences infernales de leur époque ; quelle tâche fut plus ac-