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SAINT-MERRY

tout les faces en fuite des bigots, portaient leur costume avec aisance et, très au courant de leur métier, ils évoluaient avec une ferveur à la fois mâle et touchante.

Quand l’aspersion eut lieu, le prêtre, le goupillon en main, traversa toute la nef ; les deux chapiers qui soutenaient sa dalmatique pour lui permettre de lever le bras, étaient deux clercs de l’œuvre ; l’un, âgé d’une soixantaine d’années, avait une physionomie intelligente et bonhomme, avec des traits un peu épaissis et une moustache grise ; l’autre, plus jeune, et très grand, figurait assez bien un reître de la Renaissance, avec ses cheveux débordant en boucles sur le front, son nez busqué et sa moustache rousse. Vêtus de grandes chapes d’or, ils manœuvraient sans aucune gêne, comme aussi sans aucune pose, dans l’allée enserrée par des rangs de chaises, très attentifs à éviter tout faux pas au