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LES GRÜNEWALD DU MUSÉE DE COLMAR

elle n’en reste pas moins une fermière. Quant à l’Enfant, très vivant, très expertement observé, il est un petit paysan de la Souabe, aux reins vigoureux, au nez retroussé, aux yeux pointus, au visage rose et rieur ; enfin, au-dessus de ce groupe de Jésus et de Marie, dans le ciel, en une pluie de rayons safranés, tourbillonnent, tels que des pétales dispersés, au-dessous de Dieu le Père noyé dans les nuées d’un or qui s’orange, des essaims d’anges.

Ces êtres sont purement terrestres ; le peintre paraît s’en être rendu compte, car du chef de l’Enfant émane une lumière qui éclaire les doigts et le visage penché de la Mère. Il a évidemment tenté de suggérer l’idée de la divinité par ces lueurs qui filtrent de l’enveloppe des chairs, mais, cette fois, l’effort, devenu timide n’aboutit point, la projection lumineuse ne