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TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

démon, mais bien un malheureux atteint du mal des ardents.

Les descriptions écrites qui nous restent de ce fléau sont d’ailleurs, de tous points, conformes à la description du peintre, et les médecins qui ignorent l’aspect de cette affection heureusement périmée pourront aller étudier le travail des tissus attaqués et des plaies dans le tableau de Colmar[1].

Le mal des ardents, appelé aussi feu sacré, feu d’enfer, feu de saint Antoine, apparut dans l’Europe qu’il ravagea, au xe siècle. Il tenait de l’ergotisme gangréneux et de la peste ; il se manifestait par des apostèmes et des abcès,

  1. Deux médecins se sont occupés de cette figure, M. Charcot et M. Richet. L’un, Les Syphilitiques dans l’art, voit surtout en elle l’image du mal dit « mal de Naples » ; l’autre, dans L’Art et la Médecine, hésite à se prononcer entre une affection de ce genre et la lèpre.