retrouvant leur magnifique maître-autel et cette série des panneaux de Grünewald qui furent transportés après la tourmente, de leur préceptorerie d’Issenheim, dans ce couvent de Colmar. Le cloître est, lui aussi, sauf ; seules les rangées de tilleuls qui le baptisèrent de leur nom « Unterlinden » « Sous les tilleuls » ne sont plus.
À défaut des oraisons liturgiques et des suppliques humaines, d’ardentes exorations de couleurs s’élèvent sous les voûtes silencieuses de la nef. Les fêtes de l’Annonciation, de la Nativité, de la Semaine-Sainte, de la Pâque, s’y célèbrent, sans dates de jours, ensemble, au dessus des siècles et au delà des temps. Le Laus perennis du Moyen Âge revit en cet office incessant de la peinture que composa Grünewald. Le Vendredi-Saint y sanglote toute la semaine, et, pour consoler son Fils du départ