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TROIS ÉGLISES ET TROIS PRIMITIFS

un jeune Albert Dürer tenant à la main une fleur et nous dévisageant d’un œil énigmatique, dur et méfiant.

Mais… mais… malgré tout, l’on ne découvre pas dans l’œuvre toujours un peu lourde et en même temps un peu sèche, de ce peintre, un tableau d’aussi désinvolte et d’aussi large facture, un tableau surtout qui dépasse, comme celui de l’Institut Staedel, les limites des couleurs et des lignes, qui soit plus que de l’art pictural, proprement dit. Bien qu’il ait séjourné à Venise, Dürer n’a pu s’assimiler l’âme en putréfaction de l’Italie de son temps. Il fallait un italien, vivant à la Cour de Rome et fort dépravé lui-même, pour réaliser ce chef-d’œuvre de la Perversité tranquille. Ce tableau sent sa caque d’Italie si fort, que son origine allemande se controuve.

Sa filiation continue donc à demeurer dou-