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FRANCFORT-SUR-LE-MEIN

assez étrangement coiffée de voiles tuyautés sur les bords et festonnés de petites ruches sous lesquelles rampe une épaisse torsade de cheveux dont le blond mouvant, tour à tour s’éclaircit et se fume. La tête est cernée d’une auréole, mais celle-là ne ressemble pas aux nimbes singuliers des Madones de la collection de Somzée et du Musée d’Aix dont l’une est un van d’osier et l’autre une gerbe de tiges d’or qui s’arrondit ainsi que la roue d’un paon. Celle-ci se compose simplement d’un cercle d’or, travaillé au repoussé et serti de pierres.

La figure est inouïe de souffrances refoulées et de tendresse contenue ; les yeux, ouverts en boutonnière, un peu retroussés dans les coins, sont baissés ; la bouche fraîche est close, le menton, gras et charmant, se troue d’une fossette, mais tous les mots s’évaporent ; nul ne peut exprimer l’adorable bonté de ces lèvres et