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Page:Hyspa - L’Éponge en porcelaine, 1921.djvu/54

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C’EST avec une profonde et bien excusable émotion, vous le comprenez, messieurs, que je viens ici du haut de cette chaire, agiter une question dont le retentissement ira jusqu’à, la Sorbonne, une question qui a déjà occupé tant de cerveaux : la question du chapeau.

Après Aristote, la tâche me semble lourde de traiter cette question capitale ; aussi n’en parlerai-je que pour la forme.

Sans remonter, messieurs, au chaperon mérovingien et au chapel des trouvères, rappelons que l’usage du chapeau, en France, date de Charles VI et que les Grecs connurent cette coiffure sous le nom de pileus ou petaseos ailé.

Poser ainsi la question des origines du chapeau, c’est la résoudre ; et il faudrait avoir . le bonnet bien loin de la tête pour affirmer le contraire.

Cette question résolue, et pour éviter toute discussion politique, laissons de côté la coiffure militaire et ecclésiastique et occupons-nous de la coiffure civile.

On divise les chapeaux en chapeaux de soie, de feutre, de cuir bouilli et de paille ; à cette dernière, catégorie appartient le Panama dit couvre-chef de l’État.

Le chapeau de soie est fabriqué généralement avec du poil de lapin et c’est bien naturel.

Le chapeau en paille humide des cachots est un luxe de mercanti.

Mais quelle que soit la composition du chapeau, retenez bien ceci, messieurs, le chapeau (cette invention des chauves) affecte invariablement des formes très diverses et très variées, formes qui font plus ou moins bonne figure sur celle de son détenteur.