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l’entraînèrent dans l’intérieur de la maison. Alors la maîtresse du logis lui déclara ses intentions à son égard. Quand il vit qu’il n’avait aucun moyen de lui échapper, il lui dit : « Certes, je ferai ce que tu voudras, mais auparavant montre moi les latrines. » Elle les lui indiqua. Il y porta de l’eau, et avec un rasoir bien affîlé qu’il avait sur lui, il se coupa la barbe et les sourcils ; après quoi il se représenta devant cette femme. Elle le trouva très-laid, désapprouva fortement son action et ordonna de le chasser. Ce fut ainsi que Dieu le protégea contre cette tentation. Dans la suite il conserva la même figure (complètement rasée), et tous ceux qui suivent sa règle se rasent la tête, la barbe et les sourcils.


MIRACLE DE CE CHEIKH.

On raconte que, lorsqu’il fut arrivé à Damiette, il choisit pour demeure le cimetière de cette ville. Elle avait alors pour kâdhi un nommé Ibn Al’amîd. Ce magistrat ayant un jour accompagné le cortège funèbre d’un des principaux habitants, vit dans le cimetière le cheikh Djemâl eddîn et lui dit : « C’est donc toi qui es le cheikh novateur ? » A quoi