Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cherf eddîn Addémîry, le chàfeïte, et ses principaux habitants sont des gens appelés les Bénou Fodhaïl. Un d’eux a fait bâtir une djàmi, pour la construction de laquelle il a dépensé la majeure partie de ses richesses. Il y a dans Manlaouy onze pressoirs à sucre. C’est la coutume des habitants de n’empêcher aucun pauvre d’entrer dans ces pressoirs. Le pauvre apporte un morceau de pain tout chaud, et le jette dans le chaudron où l’on fait cuire le sucre ; puis il le retire tout imprégné de cette substance et l’emporte.

De Manlaouy, je me rendis à Manféloûth (en copte Manbalot, ou la retraite des ânes sauvages), ville dont l’aspect est beau et la construction élégante. Elle s’élève sur le bord du Nil, et est célèbre par les bénédictions dont elle a été l’objet.


ANECDOTE.

Les habitants de cette ville m’ont raconté qu’Almélic annâcir avait ordonné de faire, pour la mosquée sacrée de la