Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/158

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cîb désira que le khalife lui donnât ce village, et le khalife y consentit. Khacîb demeura en cet endroit jusqu’à sa mort, et le légua à sa postérité, qui le posséda jusqu’à son entière extinction.

Le kàdhi de Moniat ibn Khacîb, à l’époque où j’y entrai, était Fakhr eddîn Annoueïry, le màlikite. Son gouverneur était Chems eddîn, émir bon et généreux. J’entrai un jour au bain, dans cette ville, et je vis que les hommes ne s’y couvraient pas (d’un pagne). Cela me fut très-pénible. J’allai trouver le gouverneur et je l’en instruisis. Il m’ordonna de ne pas m’éloigner, et prescrivit d’amener les locataires des bains. On leur fit signer des engagements portant que toutes les fois qu’un homme entrerait au bain sans caleçon, ils seraient punis d’une amende. L’émir déploya envers eux la plus grande sévérité.

Je quittai le gouverneur de Moniat ibn Khacîb, et je me rendis de cette ville à Manlaouy, petite ville bâtie à deux milles de distance du Nil ; elle a pour kâdhi le jurisconsulte