Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/17

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les paroles : « Ibn Batoutah, le savant arabe de Tanger, en Mauritanie, le voyageur mahométan véridique et expérimenté, dès avant la moitié du xive siècle, est plus complet dans ses relations sur les contrées les plus éloignées de l’intérieur de l’Afrique, de l’Inde et de la Chine, que dans celles sur l’Asie antérieure. Cependant ici encore il n’est pas sans intérêt de jeter par son moyen un rapide regard sur les mêmes pays,… de les voir par les yeux d’un mahométan, sunnite sévère, etc.[1] »

Voici comment s’exprime sur notre auteur Seetzen, l’illustre explorateur de la Syrie : « Quel voyageur moderne de l’Europe peut se vanter d’avoir employé un temps aussi long, la moitié de la vie d’un homme, à la recherche de tant de pays lointains, et cela avec le courage le plus inébranlable et au prix de mille fatigues ? Quelle nation européenne aurait pu produire, il y a cinq siècles, un voyageur qui eût parcouru les contrées étrangères avec autant d’indépendance d’esprit et de talent d’observation, et qui aurait écrit ses remarques aussi bien que l’a fait ce célèbre cheïkh marocain, dont l’ouvrage complet renferme deux volumes ? Ses notices sur beaucoup de parties inconnues de l’Afrique, sur le Niger, le pays des Zendj (Zanguebar), etc., etc., ne le cèdent pas en intérêt à celles de Léon l’Africain. La géographie de l’Arabie, de la Bokharie, du Kaboul et du Kandahar doit beaucoup gagner par son ouvrage ; et même ses récits sur l’Inde, Ceylan, Sumatra, la Chine…, doivent être lus avec un intérêt particulier par les Anglais de l’Inde[2]. »

Un géographe anglais, qui a commenté avec de grands

  1. Ritter’s Erdkunde, X° partie, III° livre, t. VII : Les pays de l’Euphrate, p. 277.
  2. Zach’s, Monatliche Correspondenz ; Band 17, s. 304.