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détails la relation du Soudan par Ibn Batoutah, dit que les voyages de cet auteur égalent au moins, en intérêt, ceux de Marco Polo[1].

Un savant professeur de l’université de Leyde, M. R. Dozy, dit aussi de la relation d’Ibn Batoutah : « Sous plusieurs rapports, c’est un ouvrage de premier ordre, et l’abrégé traduit par M. Lee ne donne qu’une très-faible idée de l’importance de l’ouvrage original[2]. »

Dans son intéressante introduction générale à la géographie des Orientaux, placée en tête de la traduction de la Géographie d’Abou’lféda[3], M. Reinaud a consacré plusieurs pages à la vie et à l’ouvrage d’Ibn Batoutah. Il l’appelle « un homme qui dépassa les Ibn Haukal et les Maçoudy, et qui, s’il n’eut pas leur science, promena ses regards sur un plus vaste théâtre. »

Un savant orientaliste qui a travaillé sur une partie de la relation d’Ibn Batoutah, M. le baron Mac Guckin de Slane, a jugé un peu sévèrement le récit des aventures du voyageur en Orient. Il y signale « un penchant pour le merveilleux et une disposition bien marquée à profiter du privilège de ceux qui viennent de loin[4]. » Sans doute Ibn Batoutah n’était pas très-supérieur à ses contemporains, soit orientaux, soit occidentaux, en ce qui regarde la croyance au merveilleux. Il est trop disposé à voir des miracles jusque dans les circonstances les plus simples, les plus naturelles[5]. Il est quelquefois d’une crédulité qui

  1. The Negroland of the Arabs examined und explained ; by W. Desborough Cooley ; London, 1841, in-8o, pag. 70, note.
  2. Dictionnaire détaillé des noms des vêtements chez les Arabes ; Amsterdam, 1845, p. vii.
  3. Tom. I, p. CLVI-CLXI.
  4. Journal asiatique, mars 1843, p. 184.
  5. On en trouvera un exemple dans les Voyages d’Ibn Batoutah