fille, qui était près de se marier ; et c’est un des usages de ces contrées-là, que le père fournisse le trousseau à sa fille. La partie la plus importante de ce mobilier consiste en ustensiles de cuivre. Ces gens se glorifient de posséder de tels ustensiles, et ils en font l’objet de stipulations particulières. Or Abou Ya’koùb dit à son hôte : » N’as-tu pas chez toi quelques objets en cuivre ? » Le villageois répondit : « Oui, j’en ai acheté pour le trousseau de cette jeune fille. » Abou Ya’koùb reprit : « Apporte-les-moi ; » et l’hôte les lui présenta. Abou Ya’koùb dit alors : « Emprunte de tes voisins tous les objets de ce genre qu’il t’est possible d’obtenir. » L’hôte le fit, et il apporta le tout à Abou Ya’koùb. Celui-ci alluma du feu sur ces objets ; il tira une bourse qu’il portait sur lui, dans laquelle se trouvait une poudre (littéral, l’élixir), dont il jeta une partie sur le cuivre, qui fut entièrement changé en or. Il mit cela dans une chambre fermée ; puis il écrivit à Noùr eddîn, roi de Damas, pour l’instruire de ce qui venait d’arriver, et pour l’exhorter à construire un hôpital pour les étrangers malades, et à y constituer des
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