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d’arbres ; la mer l’environne de ses avantages copieux, et la terre, de ses biens durables ; elle possède des places admirables et des prairies fertiles. La mer est à deux milles de distance de Tripoli, et cette ville est de construction récente. Quant à l’ancienne Tripoli, elle était située au bord de la mer, et les Francs l’ont possédée un certain espace de temps. Mais lorsqu’Almélic azzhàhir l’eut reprise, elle fut détruite, et la ville nouvelle fut commencée. Il y a à Tripoli environ quarante commandants des Turcs (mamloûcs). Son gouverneur est Thaïlàn (lisez Thaïnâl, [arabe]. Cf. Orientalia, t. II, pag. 342, 361, 378), le chambellan, qu’on nomme le roi des émirs. Sa demeure dans cette ville est la maison connue sous le nom de dâr essaâdah (l’hôtel du bonheur).

Parmi les habitudes de cet émir, nous mentionnerons la suivante : il monte à cheval tous les lundis et les jeudis, et les autres émirs l’accompagnent avec leurs troupes. Il sort ainsi de la ville, et lorsqu’il y retourne, et qu’il se trouve à peu de distance de sa demeure, les émirs mettent pied à terre, et, quittant leurs montures, ils marchent devant lui