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Dans le passage cité plus haut, Ibn Batoutah rapporte aussi que l’on comptait au Caire douze mille porteurs d’eau pourvus de chameaux, et qu’il y avait en cette ville trente mille moacres (moucâris, loueurs de bêtes de somme). L’assertion de Frescobaldi est ici bien plus hyperbolique que les paroles de notre voyageur ; car il évalue[1] à cent trente mille le nombre des chameaux et autres bêtes qui servaient à transporter de l’eau dans la ville.

On trouvera, dans le second volume du présent ouvrage, un chapitre consacré au récit d’une excursion faite par Ibn Batoutah sur la côte orientale d’Afrique, depuis Zeïla’, en Abyssinie, jusqu’à Quiloa. Un de nous ayant communiqué la traduction de ce morceau à un savant officier de la marine impériale, M. le capitaine de vaisseau Guilain, qui a navigué durant plusieurs années dans ces parages et qui en prépare une relation détaillée, M. Guilain a bien voulu lui envoyer les observations suivantes, extraites de son livre :

« Quoique plusieurs des particularités racontées par Ibn Batoutah ne se représentent plus aujourd’hui au voyageur qui aborde à Maguedchou, nous n’en croyons pas moins que l’écrivain arabe a tracé un tableau fidèle de ce qui se passait à l’époque où il visita cette ville. Les change-

    n’est pas aussi connue qu’elle nous paraît mériter de l’être. Un savant géographe, M. Vivien de Saint-Martin, qui tout dernièrement a eu occasion de la citer, s’est contenté de dire qu’on l’a exhumée récemment de la poussière des bibliothèques, où l’on aurait pu la laisser ensevelie sans aucun tort pour la science. (Nouvelles annales des voyages, janvier 1853, p. 42) Ce jugement nous semble beaucoup trop sévère : nous croyons donc faire une chose utile en ajoutant, à la suite de cette préface, une courte analyse de la relation du voyageur florentin.

  1. Viagio, p. 94.