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PRÈFACE.


(le Méçâlic alabsâr), Chihâb eddîn a consacré à la description de la même contrée. Cet écrivain, qui mourut à Damas en l’année 1349, fut attaché, tant dans cette ville que dans celle du Caire, à la chancellerie du sultan d’Égypte. Le chapitre du troisième volume de son ouvrage qui traite de l’Asie Mineure a tout l’intérêt d’un document original. En effet, l’auteur cite[1] comme une de ses autorités, le cheïkh Haïder Roumy Oriân « natif de Sir (Sevri) Hiçâr, ville du pays de Roûm, dans la partie qui est au pouvoir des rois de la famille de Djenguiz khân. » Il dit plus loin[2] que l’époque où cet auteur quitta le pays était environ l’année 733 de l’hégire (1332 de J. C). Il cite aussi des détails qui lui ont été communiqués par le Génois Belbân, « homme mieux instruit que le cheïkh[3]. » Il nous apprend, enfin, que ce Belbân était affranchi du grand émir Béhâdur Mo’izzy, et qu’il portait dans son pays natal le nom de Dominique Doria, fils de Thadée Doria[4]. Quelques-unes des difficultés que présente le texte de Chihâb eddîn, surtout en ce qui regarde la lecture des noms propres d’hommes et de lieux, peuvent être facilement résolues à l’aide du morceau correspondant de l’ouvrage d’Ibn Batoutah.

Il était réservé à un savant allemand, digne précurseur de Burckhardt, d’appeler le premier, avec quelque détail, l’attention de l’Europe sur les voyages d’Ibn Batoutah. Seetzen se procura en Orient, parmi d’autres manuscrits curieux destinés à la bibliothèque de Gotha, un volume composé de 94 pages grand in-8o, et contenant

  1. Notices et extraits des manuscrits, t. XIII, p. 335.
  2. Ibid., p. 337.
  3. Page 338.
  4. Page 347.