Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/232

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une jeune esclave étant sortie à sa rencontre ; il lui dit : « Appelle-moi le maître de ce lieu. » Elle lui répondit : « Cette demeure est la propriété d’une femme. » Et Adhem reprit : « Obtiens-moi la permission d’aller la trouver. » L’esclave obéit, et Adhem put raconter à la dame ce qui concernait la pomme. Elle lui dit : « Ce jardin ne m’appartient que pour une moitié, l’autre portion est au sultan. » Celui-ci était alors à Balkh, qui est à dix jours de distance de Bokhârâ. Du reste, la maîtresse du jardin l’absout pour sa moitié. Après cela, Adhem s’en alla à Balkh, où il rencontra le sultan, accompagné de son cortège habituel. Il l’informa de son affaire et implora son absolution. Le sultan lui ordonna de se rendre à son palais le lendemain.

Or ce prince avait une fille d’une beauté rare ; des fils de rois l’avaient demandée en mariage, mais elle avait refusé. Elle était adonnée au culte divin, aimait les gens pieux, et aurait voulu se marier avec un homme vertueux, ayant renoncé au monde. Lorsque le sultan fut retourné à son palais, il raconta à sa fille l’histoire d’Adhem, et il ajouta :