Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/233

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« Je n’ai jamais vu un être plus pieux que celui ci ; il vient de Bokhàrà à Balkh, à cause de la moitié d’une pomme. » La princesse fut prise d’envie de l’épouser.

Le lendemain, quand Adhem se rendit au palais, le sultan lui dit : « Je ne t’absoudrai qu’à la condition que tu te marieras avec ma fille. » Il n’y consentit qu’après avoir combattu et résisté beaucoup ; enfin le mariage se fit. Lorsqu’Adhem entra chez la mariée, il la vit toute parée, et trouva l’appartement orné de tapis et autres objets. Or il se retira dans un coin de la chambre, et s’occupa de faire sa prière, qu’il continua jusqu’au matin. Il agit de la sorte durant sept nuits. Le sultan ne lui ayant pas encore donné l’absolution, Adhem la lui envoya demander ; mais il lui fit dire qu’il ne l’absoudrait qu’après la consommation de son mariage avec son épouse. Cette nuit-là, Adhem eut des rapports avec sa femme ; et, aussitôt après, il accomplit ses ablutions et se mit à faire sa prière. Il jeta un cri, s’inclina sur son tapis à prier, et il fut trouvé mort. Que Dieu ait pitié de lui ! Sa femme devint enceinte, et mit au monde Ibrahim ; et comme l’aïeul maternel de celui-ci