ni ne jeûnent aucunement. Le roi Zhàhir (Beïbars) les avait forcés de bâtir des mosquées dans leurs bourgs. Ils en fondèrent, en effet, une pour chaque village, mais loin des habitations ; ils n’y entrent pas et n’en prennent pas soin. Souvent même leurs troupeaux et leurs bêtes de somme y cherchent un refuge. Bien des fois aussi, il arrive qu’un étranger, qui se rend chez eux, entre dans la mosquée et convoque à la prière. Ils lui répondent alors : « Ne braie pas, ô âne, on te donnera ta pâture ! » Ces gens sont en fort grand nombre.
On m’a raconté qu’un inconnu arriva dans le pays de cette peuplade, et qu’il s’attribua la qualité de mahdy (directeur ou guide spirituel ; prophète). Les habitants se rassemblèrent à l’envi autour de lui, et il leur promit la possession de différentes contrées. Il partagea entre eux la Syrie, en indiquant à chacun l’endroit précis vers lequel il lui commandait de se rendre. Il leur donnait des feuilles d’olivier, en leur (lisant : « Ayez confiance en elles, car elles sont comme