Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/239

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accorda pas. Il s’en alla alors au Caire, et il inventa contre l’émir des calomnies indignes ; puis il retourna à Latakié. Thaïlàn écrivit au kâdhi Djélàl eddîn d’imaginer un moyen pour faire périr Ibn Elmouaïyed d’une manière légale. Le kâdhi appela ce dernier chez lui, l’examina, et mit au jour le secret de son hérésie. Il prononça, en effet, de telles impiétés, que la moindre méritait la mort.

Le juge avait placé derrière un rideau des témoins qui écrivirent un procès-verbal des propos du coupable. Celui-ci fut retenu chez le kâdhi, et ensuite on l’emprisonna. Le roi des émirs fut informé de ce qui s’était passé ; après quoi, on tira Ibn Elmouaïyed de sa prison, et on l’étrangla à la porte.

Le roi des émirs, Thaïlân, ne tarda pas à être destitué du poste de gouverneur de Tripoli, dont fut investi El hâddj Korthayah, un des principaux émirs, et un de ceux qui avaient déjà gouverné cette ville. Il existait, entre lui et Thaïlân, une inimitié, par suite de laquelle il se mit à rechercher les fautes de ce dernier. Les frères d’Ibn Elmouaïyed se présentèrent alors devant Korthayah, se plaignant