Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/274

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il y dit de certaines choses que les docteurs désapprouvèrent ; ils le déférèrent au roi Nàcir, qui ordonna de l’amener au Caire. Les juges et les jurisconsultes s’assemblèrent dans la salle d’audience du roi Nàcir, et Cherf eddîn Ezzouàouy, de la secte de Mâlic, dit : « Certes, que cet homme a dit cela et cela », et il énuméra les choses qu’on réprouvait chez le fils de Taïmiyah. Il produisit des attestations à ce sujet, et les plaça devant le chef des kâdhis. Celui-ci demanda aloir à Ibn Taïmiyah : « Que réponds-tu ? » et l’accusé dit : « Il n’y a point d’autre Dieu qu’Allah, » Le juge répéta la question, et l’accusé fit la même réponse. Le roi ordonna qu’il fût emprisonné, et il resta en effet détenu plusieurs années. Dans sa prison il composa un livre sur l’explication du Coran, qu’il a intitulé la Mer environnante (l’Océan), et qui est en quarante volumes environ.

Plus tard, sa mère se présenta au roi Nàcir et se plaignit à lui, et le roi ordonna de le mettre en liberté. Mais dans la suite il tint une conduite pareille à celle que nous venons de rapporter ; et je me trouvais alors à Damas. J’étais donc