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El’àdiliyah, et lui infligea deux cents coups de fouet ; puis il le fit promener sur un âne dans la ville de Damas, tandis qu’un crieur proclamait le motif de la punition, et chaque fois qu’il avait fini son annonce, il le frappait d’un coup sur le dos ; car c’est là l’usage chez eux.

Le roi des émirs fut informé de cela, et il désapprouva fortement une telle conduite. Il fit venir les juges et les jurisconsultes, et tous convinrent de la faute du kâdhi, qui avait jugé contrairement à son rite. En effet, la loi pénale n’admet pas, pour le châfeïte, cette sorte de punition ; et le grand juge des mâlikites, Cherf eddîn, dit que l’arrêt en question violait la loi, et était rejeté par les principes de la secte de Châfeï. En conséquence, Tenkîz écrivit cela au roi Nàcir, qui destitua Djemàl eddîn, fils de Djomlah, de sa fonction de chef des kâdhis des châfeïtes.

Les hanéfites ont beaucoup de collèges à Damas : le plus grand est celui du sultan Noûr eddîn, où siège le chef des kâdhis des hanéfites. Les mâlikites ont trois collèges, l’un est Essamsâmiyah ; c’est là que demeure le grand juge des