Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/299

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nuit dudit mois, dans le logement de l’un d’eux, ou dans une mosquée. Chacun apporte ce qu’il a, et ils mangent en compagnie.

A mon arrivée à Damas des rapports d’amitié s’établirent entre moi et Noûr eddîn Essakhàouy, professeur des mâlikites. Il désira que je rompisse le jeûne chez lui, dans les nuits du ramadhân, et je me rendis en effet chez lui durant quatre nuits ; puis, je fus atteint de la fièvre et je cessai d’y aller ; mais il m’envoya chercher, et quoique je me fusse excusé à cause de ma maladie, il n’admit point cette excuse et je dus retourner près de lui. J’y passai la nuit entière, et lorsque je voulus m’en retourner le lendemain, il s’y opposa en me disant : « Regarde ma maison comme la tienne, ou comme celle de ton père, ou de ton frère », et il ordonna de faire venir un médecin, et de préparer pour moi dans son logis tout ce qu’il prescrirait, en fait de remèdes ou d’aliments. Je restai ainsi chez lui jusqu’au jour de la fête (le béiràm, le 1er de chawwâl), alors je me rendis à l’oratoire et Dieu me guérit.