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mille dinars ; et il écrivit au khalife pour lui demander un diplôme qui l’investit du titre de son remplaçant dans l’Inde et le Sind ; ou pour l’engager à envoyer, comme son lieutenant dans ces contrées, un autre personnage, à sa volonté. C’est dans ces termes qu’il s’était exprimé dans sa missive, par suite de sa vénération pour le khalifat, et de sa bonne volonté.

Le cheïkh Radjeh avait en Égypte un frère appelé l’émir Saïf eddîn Alcâchif. Lorsque Radjeb se rendit près du khalife, celui-ci refusa de lire l’écrit, et de recevoir le cadeau, si ce n’est en présence d’Almélic assâlih (le roi intègre), Ismâïl, fils d’Almélic annàcir. Saïf eddîn conseilla alors à son frère Radjeb de vendre la pierre précieuse. Il le fit, et acheta avec le prix (qui fut de trois cent mille dirhems) quatre pierreries. Il se présenta devant le roi, lui donna l’écrit, ainsi qu’une des pierreries, et il donna les autres à ses émirs. Il fut convenu qu’on écrirait au roi de l’Inde, suivant son désir, et on expédia des témoins près du khalife, qui attesta avec serment avoir choisi ledit roi pour son lieutenant dans l’Inde