Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/427

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et les pays adjacents. Le roi Sâlih fit partir de son côté un ambassadeur, qui était le principal cheïkh du Caire, Roch eddîn Aradjémy. Il était accompagné par le cheïkh Radjebet et une troupe de soûfis. Ils s’embarquèrent sur le golfe Persique, pour se rendre d’Obollah à Hormouz. Le sultan de cette contrée était alors Kothb eddîn Temtéhen, fils de Thoùrân chah. Il les reçut avec honneur et mit à leur disposition un navire pour l’Inde. lis arrivèrent à Cambaie pendant que le cheïkh Sa’îd s’y trouvait ; et l’émir de cette ville était alors Makboùl attaltaky, un des familiers du roi de l’Inde. Le cheïkh Radjeb alla le trouver et lui dit : « Il n’y a pas de doute que le cheïkh Sa’îd n’ait agi envers vous avec imposture, et les robes d’honneur qu’il a apportées ici, il les a achetées à Aden. Il faut donc le saisir et l’envoyer à Khondi ’alem (maître du monde, c’est-à-dire le sultan). » L’émir lui répondit : « Le cheïkh Sa’îd est fort en honneur près du sultan et l’on ne saurait agir de la sorte à son égard, à moins d’un ordre exprès du monarque. Cependant, je le ferai partir avec vous, afin que