Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/481

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avaient accompagné le chérîf dans sa route, et portaient avec eux des tambours et des étendards. Ils les questionnèrent touchant leur condition, et ces gens leur répondirent que c’était le chérîf, chef de l’Irak, qui arrivait, se rendant chez le roi de l’Inde. Les vedettes s’en retournèrent vers l’émir, et lui expliquèrent toutes ces choses. Celui-ci conçut alors une faible idée de l’esprit du chérîf, pour avoir fait déployer les drapeaux et battre les tambours en pays étranger. Le chérif entra dans la ville d’Oudja, et y resta quelque temps, il faisait battre les tambours à sa porte matin et soir, car il était très-avide de cela. L’on dit que pendant qu’il était chef des Alides de l’Irak, on frappait les timbales devant lui, et lorsque le tambour cessait de battre, il lui disait : « Ajoute un roulement, ô tambour. » Aussi finit-il par être désigné par ces paroles, en guise de surnom.

Le gouverneur de la ville d’Oudja écrivit au roi de l’Inde tout ce qui concernait le chérîf, lui annonçant qu’il avait fait battre les tambours pendant la route, et à la porte de son