Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/485

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serait la parole d’une autre manière serait nécessairement puni. Des rapports d’affection s’établirent entre le chérîf et le vizir. Celui-ci le combla de bienfaits, l’honora, et s’employa si bien près du roi, qu’il finit par avoir une bonne opinion du chérîf, et lui assigna deux bourgades, du nombre de celles de Daoulet Abâd, en lui ordonnant d’y fixer son séjour. Ce vizir était un homme de mérite, plein de bonté, d’une nature généreuse, aimant les étrangers et les favorisant ; il faisait beaucoup de bien, distribuait des aliments, et construisait des zâouïah. Le chérîf resta huit ans dans ce pays, et perçut les revenus des deux bourgades ; par ce moyen, il acquit des richesses considérables. Il voulut ensuite s’en aller ; mais cela ne lui fut pas possible ; car ceux qui ont servi le sultan ne peuvent quitter la contrée qu’avec sa permission : et comme il est très-attaché aux étrangers, il consent rarement à laisser partir un d’eux. Abou Gharrah essaya de s’échapper par le chemin du littoral, mais il fut repoussé. Il se rendit alors à la capitale, et demanda au vizir de faire réussir son départ. Ce dernier prit de bonnes me-