Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/484

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nârs. Il dit à la personne qu’il envoyait près d’Abou Ghorrah : « Dis-lui que s'il désire retourner dans son pays, ceci est pour ses provisions de route ; s’il veut faire le voyage avec nous, ce sera pour sa dépense durant le chemin ; et s’il préfère séjourner dans la capitale, cela servira à son entretien jusqu’à notre retour. » Le chérîf fut attristé de cela, car il croyait que le sultan lui ferait des dons magnifiques, ainsi qu’il avait l’habitude d’en faire aux personnes de son rang. Il choisit de voyager en compagnie du sultan, et il s’attacha au vizir Ahmed, fils d’Ayàs, nommé le Maître du monde. Ainsi l’appelait le roi, après lui avoir imposé ce surnom ; et tout le public en faisait autant. En effet, c’est l’usage dans l'Inde, quand le roi appelle quelqu’un d’un nom mis en rapport d’annexion avec le mot almoulc (le royaume), comme serait ’imad (colonne), ou thikah (confiance), ou kothb (pôle) ; ou bien d’un nom mis en rapport d’annexion avec le mot aldjihân (le monde) : par exemple, sadr (prince), etc. c’est l’usage dis-je, que le roi, ainsi que tout le monde, l’interpelle par cette dénomination. Celui qui lui adres-