Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/83

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dises ; combien d’autres, sur l’Océan, ont eu à pleurer leur captivité et une mort imminente.

La mer elle-même a reconnu la turpitude des habitants de Séfâkos, et toutes les fois qu’elle a été sur le point de s’en approcher elle s’est enfuie.


De Séfâkos, nous arrivâmes à la ville de Kâbis et nous nous logeâmes dans son enceinte. Nous y passâmes dix jours, à cause des pluies incessantes. Ibn Djozay fait observer que c’est à propos de Kâbis qu’un poète a dit :


Hélas ! que sont devenues ces nuits délicieuses passées dans la plaine, près de Kâbis ?

Lorsque je me les rappelle, mon cœur brûle, comme un charbon ardent dans les mains d’un kâbis (celui qui cherche du feu).


Nous sortîmes enfin de la ville de Kâbis, nous dirigeant vers Athrâbolos (Tripoli de Barbarie). Cent cavaliers, ou même davantage, nous escortèrent pendant plusieurs marches. La caravane était, en outre, accompagnée d’un détachement d’archers. Les Arabes craignirent ceux-ci et évitèrent leur