Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/84

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rencontre. Dieu nous protégea contre leurs attaques. La fête des sacrifices (10 de dhou’lhidjdjeh) nous trouva dans une de nos étapes. Quatre jours après, nous arrivions à Tripoli, où nous fîmes quelque séjour. Je m’étais marié à Sékâfos avec la fille d’un des syndics de corporation de Tunis ; ce fut à Tripoli que je consommai mon mariage. Je quittai cette ville à la fin du mois de moharrem 726 (commencement de janvier 1326), en compagnie de ma femme et d’une troupe de Masmoudites. C’était moi qui portais l’étendard et qui servais de chef à la troupe. Quant à la caravane, elle resta à Tripoli, de peur du froid et de la pluie.

Nous dépassâmes Meslâtah, Mosrâtah et Koçoûr Sort. En ce dernier endroit, des tribus arabes (ou bien une troupe d’Arabes, composée de gens appelés Djammâz) voulurent nous attaquer ; mais la providence les écarta et mit obstacle au mal qu’elles prétendaient nous faire. Enfin, nous nous enfonçâmes dans une forêt, et, après l’avoir traversée, nous arrivâmes au château de Barsîs l’anachorète, puis à Kobbet Sellâm (la chapelle funéraire de Sellâm), où nous rejoignit