Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Misry demeure encore dans cette même ville. Ce qui suit est une remarque d’ibn Djozay. « Une chose étrange, c’est ce qui arriva à propos des noms des deux fils d’Allihiâny : Aliskendéry et Misry ; savoir, la réalité des présages que l’on peut tirer de certains noms. Le premier est mort à Alexandrie [Iskenderijeh], et Misry a vécu pendant longtemps dans cette ville, qui fait partie de Misr (l’Égypte). » Quant à Abd Alouàhid, il passa successivement en Espagne, dans le Maghreb et l’Afrikiyah, et mourut dans ce dernier pays, dans l’île de Djerbah (Gerbi).


DE QUELQUES SAVANTS D’ALEXANDRIE.

Parmi eux, on peut citer le kàdhi de cette ville, Imâd eddîn Alkendy, un des maîtres dans l’art de l’éloquence. Il couvrait sa tête d’un turban qui dépassait par son volume tous les turbans jusqu’alors en usage. Je n’ai pas vu, soit dans l’Orient, soit dans l’Occident, un turban plus volumineux. J’aperçus un jour le kâdhi Imàd eddîn assis devant un mihrâb (chœur d’une mosquée), dont son turban remplissait presque tout l’espace. Parmi les savants d’Alexandrie, on