Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/95

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le Prophète de Dieu, qui lui disait : « Rends-nous visite, ô « KhaJîfali. » Le cheïkh partit aussitôt pour Médine et se rendit à l’illustre mosquée ; il y entra par la porte de la Paix, salua la mosquée et bénit le nom du Prophète ; après quoi il s’assit contre une des colonnes du temple, appuyant la tête sur ses genoux, posture qui est appelée par les soufis atterfik. Lorsqu’il releva la tête, il trouva quatre pains ronds, des vases remplis de lait et une assiette de dattes. Lui et ses compagnons en mangèrent, après quoi il s’en retourna à Alexandrie, sans faire cette année-là le pèlerinage. »

Je citerai encore, parmi les religieux d’Alexandrie, le savant imâm, le pieux, chaste et humble Borhân eddîn Ala’radj (le boiteux), qui était au nombre des hommes les plus dévots et des serviteurs de Dieu les plus illustres. Je le vis durant mon séjour à Alexandrie, et même j’ai reçu l’hospitalité chez lui pendant trois jours.