Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


RÉCIT D’UN MIRACLE DE CET IMAM.

J’entrai un jour dans l’appartement où il se trouvait : « Je vois, me dit-il, que tu aimes à voyager et à parcourir les contrées étrangères. » Je lui répondis : « Certes, j’aime cela. » (Cependant à ce moment-là je n’avais pas encore songé à m’enfoncer dans les pays éloignés de l’Inde et de la Chine.) « iL faut absolument, reprit-il, s’il plaIt à Dieu, que tu visites mon frère Férîd eddin, dans l’Inde ; mon frère Rocn eddîn, fils de Zacarià, dans le Sind, et mon frère Borhàn eddin, en Chine. Lorsque tu les verras, donne-leur le salut de ma part. » Je fus étonné de ce discours, et le désir de me rendre dans ces pays fut jeté dans mon esprit. Je ne cessai de voyager, jusqu’à ce que je rencontrasse les trois personnages que Borhân eddîn m’avait nommés, et que je leur donnasse le salut de sa part. Lorsque je lui fis mes adieux, il me remit, comme frais de route, une somme d’argent que je gardai soigneusement ; je n’eus pas besoin dans la suite de la dépenser ; mais elle me fut enlevée sur mer, avec d’autres objets, par les idolâtres de l’Inde.