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que, contrairement à ce que dit notre voyageur (p. 65), l’émir Mahmoud chah Indjoù, qu’Ibn Batoutah appelle Mohammed, ne mourut pas sous le règne du sultan Abou Sa’id : il fut mis à mort par Arpà khân, successeur de ce prince. (Voyez Mirkhond, t. V, manuscrit persan de la Bibliothèque impériale, fonds Gentil, n°55, fol. 1 18 recto ; et cf. d’Ohsson, op. supra laud. t. IV, p. 721.)

Après avoir visité à Cazéroûn le mausolée du cheïkh Abou Ishâk, notre auteur rentra dans l’Irâk par la célèbre ville de Coûfah, d’où il se rendit à Hillah, située près de l’emplacement de Babylone, et dont toute la population était composée de sectateurs des douze imâms ; puis à Kerbélâ, où repose le corps du troisième imam ; enfin, il arriva à Baghdad, qui était alors la résidence d’un simple émir mongol. Cette ancienne capitale des khalifes arrête longtemps Ibn Batoutah ; il en décrit complaisamment les collèges, les mosquées, les mausolées, les bains, et elle lui fournit le sujet d’une intéressante digression historique, consacrée au sultan des Mongols de la Perse alors régnant, Abou Sa’îd Béhâdur khan. Ibn Batoutah quitte Baghdad avec le camp du sultan ; puis il fait une excursion à Tibrîz ou Tarais ; mais ce double voyage, qui dura cependant vingt jours, ne lui a laissé d’autre souvenir que celui de l’ordre qui était observé parle souverain mongol dans ses marches et ses campements.

Le pèlerinage que notre auteur avait fait à la Mecque n’avait pas suffi à satisfaire l’active dévotion d’un aussi pieux musulman et d’un aussi infatigable voyageur : il résolut donc de retourner dans le Hidjâz ; mais pour mettre à profit le temps qui devait encore s’écouler avant le départ de la caravane de Baghdad, il visita le