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Djezireh, le Diârbecr et la partie septentrionale de l’Irak. Son second pèlerinage terminé, Ibn Batoutah s’établit à la Mecque, dans le collège dit Mozhafférien, afin de s’y livrer aux exercices de piété ; il accomplit encore trois autres fois les cérémonies du pèlerinage, et quitta enfin la Mecque, après un séjour de trois ans, pour parcourir le Yaman. Il s’embarque à Djouddah (Djidda), sur le golfe Arabique ou mer Rouge. La tempête l’ayant force de relâcher dans un port appelé Ras Dawâïr (le cap des Tourbillons), situé sur le littoral africain, entre’Aïdhàb et Sawâkin, il se rend, en l’espace de deux jours, dans cette dernière localité.

À Sawâkin, Ibn Batoutah reprend la mer, et après une traversée de six jours, il arrive au port de Hali, qu’il aurait peut-être dû distinguer de la ville du même nom, située à quelque distance dans l’intérieur des terres, et connue sous la dénomination de Hali Ibn Ya’koùb. Notre voyageur ne parle que de celle-ci. On pourrait lui reprocber encore une légère erreur (partagée, du reste, par Abou’héda[1]), en induisant de son récit qu’il regardait Sardjab ou Chardjab comme un port de mer, tandis que, d’après Niebuhr, cette localité est assez éloignée du rivage[2]. On doit observer, toutefois, comme une atténuation de cette inexactitude, que, d’après des explorateurs récents, la mer ne cesserait pas de se retirer vers l’ouest, sur la côte du Tehamah ou partie maritime du Yaman.

Ibn Batoutah décrit avec complaisance la ville de Ze-

  1. Géographie, trad. de M. Reinaud, t. II. p. 122.
  2. Voyageen Arabie, traduction française, t. I, p. 284, conf. la Description de l’Arabie, édit. de 1774, p. 197 ; Rommel. Abulfedea Arabiat Descriptio. Gottingae, 1802, p. 51, et la belle carte du sud-ouest de l’Arabie, par H. Kiepert, Berlin, 1852.