Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/144

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lui demanda ce qu’elle voulait dire par ces paroles. Elle lui répondit : « L’insolence de Dimachk khodjah, fils de Djoûbàn, est parvenue à ce point, qu’il ose avoir commerce avec les femmes de ton père. Il a passé la nuit dernière avec Thaghy khâtoùn, et m’a envoyé dire : « Je passerai la prochaine nuit avec toi. » La prudence te commande de rassembler les émirs et les troupes. Lorsqu’il sera monté secrètement à la forteresse pour y passer la nuit, tu pourras le faire arrêter. Dieu mettra ordre à l’affaire de son père. » Djoùbàn était alors dans le khorâçân. La colère s’empara d’Abou Sa’id, et il employa la nuit à prendre ses mesures. Lorsqu’il sut que Dimachk khodjah était dans le château, il ordonna aux émirs et aux troupes de l’entourer de tous côtés. Le lendemain matin, Dimachk sortit, accompagné d’un soldat nommé Alhâddj almisry (le pèlerin égyptien). Il trouva une chaine tendue en travers de la porte du château et fermée d’un cadenas. Il ne lui fut donc pas possible de sortir à cheval. Alhâddj almisry frappa la chaîne avec son épée et la coupa. Ils sortirent alors tous deux ; mais les troupes les en-