Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/18

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jours, il arrive à’Aïdhab. De cette ville il se rend au Caire, d’où il repart pour la Syrie par le chemin de Bilbeïs ; et il revoit Hébron, Jérusalem, Acre, Tripoli, Djabalah et Lâdhikiyah. Il s’embarque en ce dernier port sur un grand vaisseau appartenant à des Génois, et qui le dépose à Alâïa, sur la côte méridionale de l’Asie Mineure. Notre dessein n’est pas de nous étendre ici sur la partie de cette relation consacrée à l’Asie Mineure ; nous en avons déjà dit quelques mots dans la préface du premier volume, en faisant remarquer combien les assertions d’Ibn Batoutah s’accordent avec celles de deux géographes et historiens arabes, ses contemporains. Mais le chapitre de notre voyageur relatif à la péninsule anatolique, offre un genre d’intérêt tout particulier, et que nous devons au moins signaler brièvement : c’est de donner un tableau détaillé et à peu près complet des nombreuses principautés, fort inégales en étendue et en puissance, qui se partagèrent les débris de l’empire des Seldjoukides d’Iconium. De ces divers états, les uns s’agrandissent aux dépens des empereurs grecs de Constantinople, les autres aux dépens des sultans mongols de la Perse, contre lesquels ils cherchent un appui dans les mamloûcs de l’Égypte. L’autorité des uns se trouve bornée à quelques villes ou forteresses, et ne se soutient que par la piraterie et la rapine ; la puissance des autres s’étend sur des provinces entières, et leur capitale lutte de splendeur et de richesse avec celle des souverains du Caire. Au milieu de toutes ces principautés, on en remarque une, qui, extrêmement faible à son début, ne tarde pas à se fortifier par quelques succès remportés sur les Grecs, et qui, absorbant successivement tous les états rivaux, finit par franchir les bornes de l’Asie Mi-