Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/186

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dans !e Vaman, et il avait enlevé la majeure partie de ce qui s’y trouvait. ’Adjlân est maintenant émir de la Mecque ; il a redressé sa conduite, et a fait paraître de l’équité et de la vertu.

Nous voyageâmes sur cette mer pendant deux jours avec un vent favorable ; puis il changea, et nous détourna de la route que nous suivions. Les vagues de la mer entrèrent au milieu de nous dans le navire ; l’agitation fut grande parmi les passagers, et nos frayeurs ne cessèrent que quand nous abordâmes à un port appelé Ras Dawâïr (cap des Tourbillons), entre ’Aïdhâb et Sawâkin. Nous descendîmes à terre, et trouvâmes sur le rivage une cabane de roseaux, ayant la forme d’une mosquée. Il y avait à l’intérieur une quantité considérable de coquilles d’œufs d’autruches, remplies d’eau. Nous en bûmes, et nous nous en servîmes pour cuisiner.

Je vis dans ce port une chose étonnante : c’est un golfe, à l’instar d’un torrent, formé par la mer. Les gens prenaient leur vêtement, qu’ils tenaient par les extrémités, et ils le retiraient de cet endroit rempli de poissons. Chacun de ceux-ci