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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/187

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était de la longueur d’une coudée ; et ils les nomment alboûry (les muges). Ils en font bouillir une grande quantité, et rôtissent le reste. Une troupe de Bodjâh vint à nous ; ce sont les habitants de cette contrée ; ils ont le teint noir, sont vêtus de couvertures jaunes, et ceignent leur tête de bandeaux rouges de la largeur d’un doigt. Ils sont forts et braves ; leurs armes sont la lance et le sabre ; ils ont des chameaux qu’ils nomment sohb (roux), et qu’ils montent avec des selles. Nous leur louâmes des chameaux, et partîmes avec eux par une plaine abondante en gazelles. Les Bodjàh ne les mangent point, de sorte qu’elles s’apprivoisent avec l’homme et ne s’enfuient point à son approche. Après deux jours de marehe, nous arrivâmes à un campement d’Arabes appelés les Fils de Câhil ; ils sont mélangés avec les Bodjâh, et connaissent leur langue. Ce jour même nous atteignîmes l’île de Sawâkin.

Elle est à environ six milles du continent, et n’a point d’eau potable, ni de grains, ni d’arbres. On apporte l’eau