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et de poissons que l’on y vend. Ces derniers consistent, pour la plupart, en sardines, qui sont dans ce pays extrêmement grasses. Une chose étonnante, c’est que les bêtes de somme s’y nourrissent de ces sardines, et il en est ainsi des brebis. Je n’ai point vu pareille chose dans aucune autre contrée. Presque tous les débitants du marché sont des femmes esclaves, qui sont habillées de noir.

La principale culture des habitants de Zhafâr consiste en millet (dhourah), qu’ils arrosent au moyen de puits très-profonds. Pour cela, ils préparent un énorme seau, auquel ils adaptent plusieurs cordes, à chacune desquelles s’attache, par la ceinture, un esclave mâle ou femelle. Ils tirent le seau le long d’une grosse pièce de bois, placée en haut du puits, et le renversent dans une citerne, qui sert pour arroser. Ils ont aussi une sorte de blé, qu’ils nomment ’alas, mais qui, en vérité, est une espèce d’orge. Le riz est importé de l’Inde dans ce pays, et il constitue la principale nourriture de ses habitants. Les dirhems de cette ville sont un alliage de cuivre