Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/248

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ture et je brandis ma lance ; le conducteur eut peur de moi. Nous montâmes jusqu’à ce que nous eussions rencontré un passage ; ensuite nous nous trouvâmes dans une plaine déserte et sans eau. Nous eûmes soi ! et souffrîmes beaucoup ; mais Dieu nous envoya un cavalier, suivi de plusieurs camarades, dont l’un tenait en main une petite outre pleine d’eau. Il me donna à boire, ainsi qu’à mon compagnon, et nous continuâmes à marcher, pensant que la ville était tout près de nous, tandis que nous en étions séparés par de larges fossés, dans lesquels nous cheminâmes plusieurs milles.

Quand ce fut le soir, le guide voulut nous entraîner du côté de la mer, qui n’offre pas ici de chemin, car le rivage est une suite de rochers. Son intention était que nous fussions embarrassés parmi les pierres, et qu’il pût ainsi s’en aller avec le paquet ; mais je lui dis : « Nous ne marcherons que sur la route où nous sommes. » Or il y avait environ un mille de dislance de ce point à la mer. Lorsque la soirée fut devenue obscure, il nous dit : « Certes, la ville est proche de nous ; allons, marchons, afin que nous puissions passer la nuit au dehors de la ville, en attendant l’aurore ! » Je crai-