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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/32

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ANECDOTE.

J’étais une fois dans un lieu appelé Afkânboùr, dans le district de Hazâr amroùhâ, qui se trouve à la distance de cinq journées de marche de Dihly, métropole de l’Inde. Nous campâmes près d’un fleuve nommé Nahr asseroûr (selon un manuscrit, assehrou) ; et cela se passait à l’époque du checâl (berchecâl ? ), mot qui, chez ces peuples, veut dire pluie. Celle-ci tombe au commencement de l’été ; et le torrent descendait des montagnes Karâdjîl dans le susdit fleuve. Tout être qui boit de son eau, homme ou bête, meurt, à cause que la pluie tombe sur des herbes vénéneuses. Or nous restâmes quatre jours près de ce fleuve, et personne ne s’en approcha. Une troupe de fakîrs vinrent me trouver dans ce lieu ; ils portaient des colliers et des bracelets de fer, et ils avaient pour chef un nègre dont le teint était très-foncé. Ils faisaient partie de la corporation des Haïdarites, et ils passèrent une nuit avec nous. Leur supérieur me demanda du bois, afin de l’allumer pendant leur danse, et