Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

retournés, le fakîh me dit : « Tu as bien fait ; que Dieu te bénisse ! Nul autre que toi n’aurait osé parler ainsi à ce juif. Tu lui as appris à se connaître. »


AUTRE ANECDOTE.

Pendant cette audience, le sultan m’interrogea et me dit. « As-tu vu une pierre tombée du ciel ? » Je répondis : « Je n’en ai jamais vu et n’en ai pas entendu parler. » — « Une pierre, reprit-il, est tombée du ciel près de la ville où nous sommes. » Puis il appela plusieurs individus, et leur ordonna d’apporter l’aérolithe. Ils apportèrent une pierre noire, compacte, très-brillante et excessivement dure. Je conjecturai que son poids s’élevait à un quintal. Le sultan ordonna de faire venir des tailleurs de pierres, et il en vint quatre, auxquels il commanda de frapper l’aérolithe. Ils le frappèrent quatre fois, tous ensemble, comme un seul homme, avec des marteaux de fer ; mais, à mon grand étonnement, ils ne laissèrent aucune trace sur la pierre. Le sultan ordonna de la reporter où elle se trouvait auparavant.