Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/368

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Nous achetions, moyennant deux dirhems, la moitié d’un mouton bien gras, et pour deux dirhems, une quantité de pain qui nous suffisait pour la journée ; or nous étions au nombre de dix. Nous prenions des sucreries au miel pour la même somme, et cela nous suffisait à tous. Nous nous procurions des noix pour un dirhem, et des châtaignes pour la même somme ; nous en mangions tous, et il en restait encore. Nous payions la charge de bois un seul dirhem, et cela pendant un froid violent. Je n’ai vu aucune ville où le prix des denrées soit moins considérable.

Je rencontrai à Kasthamoûniyah le cheïkh, l’imâm savant, le moufti, le professeur Tâdj eddîn Assulthânyoûky, un des principaux savants de son temps. Il avait enseigné dans les deux Irâks et à Tibrîz, et avait habité cette dernière ville pendant quelque temps ; il avait aussi professé à Damas, et avait jadis séjourné dans les deux villes saintes, la Mecque et Médine. Je rencontrai aussi à Kasthamoûniyah le savant professeur Sadr eddin Soleimân alfeniky, originaire de Fenîkah (Phineka), dans le pays de Roûm. Il me