Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/367

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Je satisfis à ses questions, et il me fit asseoir à son côté. Son kâdhi et secrétaire, le pèlerin (ou d’après deux autres manuscrits, le chambellan, alhâdjib) Alâ eddîn Mohammed, un des principaux câtibs, était présent. On apporta des aliments et nous mangeâmes ; après quoi, les lecteurs du Coran firent une lecture avec des voix touchantes et des modulations admirables.

Nous nous en retournâmes, et nous partîmes le lendemain matin pour Kasthamoûniyah, qui est au nombre des plus grandes et des plus belles villes. Elle abonde en biens, et les denrées y sont à très-bon marché. Nous y logeâmes dans l’ermitage d’un cheïkh appelé le Sourdaud (Alothroûch) à cause de la dureté de son oreille, et je fus témoin d’une chose merveilleuse de sa part. En effet, un des étudiants traçait avec son doigt des lettres dans l’air ou parfois sur le sol, en présence de ce cheïkh, qui le comprenait et lui répondait. On lui racontait par ce moyen des histoires tout entières, qu’il saisissait parfaitement.

Nous restâmes à Kasthamoûniyah environ quarante jours.