Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/381

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à Dieu. » Une tempête sans pareille survint ; puis le vent changea et nous repoussa jusqu’aux environs de la ville de Sinope, que nous venions de quitter. Un des marchands voulut descendre dans le port de cette ville ; mais j’empêchai le propriétaire du vaisseau de le faire débarquer. Bientôt le vent redevint favorable, et nous nous remîmes en route. Lorsque nous eûmes parcouru la moitié de la mer, elle fut de nouveau très-agitée, et nous nous vîmes dans une situation pareille à la précédente. Enfin le vent se remit, et nous aperçûmes les montagnes du continent voisin.

Nous nous dirigeâmes vers un port appelé Kerch (Kertch, Panticapée ou Bosphore) et voulûmes y entrer. Des hommes, qui se trouvaient sur la montagne, nous firent signe de ne pas y aborder. En conséquence, nous craignîmes pour notre vie, dans la croyance qu’il se trouvait là des vaisseaux ennemis, et nous retournâmes vers le continent. Lorsque nous en approchâmes, je dis au maître du vaisseau : « Je veux descendre ici. » Il me fit descendre sur le rivage. J’y vis une église, je m’y rendis et y trouvai un moine. J’aperçus, sur