Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/382

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une des murailles de l’église, la représentation d’un Arabe, coiffé d’un turban et ceint d’un sabre. Dans sa main était une lance et devant lui brûlait une lampe. Je dis au moine : « Quelle est cette figure ? » Il me répondit : « C’est la figure du prophète Aly », et je fus étonné de sa réponse. Nous passâmes cette nuit dans l’église et nous fîmes cuire des poulets ; mais nous ne pûmes les manger, car ils étaient au nombre des provisions que nous avions embarquées dans le vaisseau, et tous les objets qui se trouvaient à bord étaient imprégnés de l’odeur de la mer.

L’endroit où nous débarquâmes faisait partie de la plaine connue sous le nom de Decht Kifdjak. Decht, dans la langue des Turcs, signifie la même chose que Sahrâ, en arabe, (plaine, désert). Cette plaine est verdoyante et fleurie ; mais il ne s’y trouve ni montagne, ni arbre, ni colline, ni pente. Il n’y a pas de bois à brûler, et l’on n’y connaît point d’autre combustible que la fiente d’animaux, laquelle est appelée tezec (bouse). Tu verrais les principaux d’entre les indigènes