Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 2.djvu/394

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un jour entier à traverser à gué. Lorsque les bêtes de somme et les voitures y furent entrées en grand nombre, la boue augmenta et le passage devint plus difficile. L’émir pensa à ma commodité, et me fit partir devant lui, avec un de ses serviteurs. Il écrivit en ma faveur une lettre à l’émir d’Azâk (Azof), pour l’informer que je désirais me rendre près du roi, et pour l’engager à me traiter avec considération. Nous marchâmes jusqu’à ce que nous atteignissions un autre amas d’eau, que nous mîmes une demi-journée à traverser ; puis, ayant encore voyagé pendant trois jours, nous arrivâmes à la ville d’Azâk, qui est située sur le rivage de la mer.

C’est une place bien bâtie ; les Génois et d’autres peuples s’y rendent avec des marchandises. Un des jeunes-gens-frères Akhy Bitchaktchy, y habite ; il est au nombre des grands personnages, et donne à manger aux voyageurs. Lorsque la lettre de l’émir Toloctomoûr parvint au gouverneur d’Azâk, Mohammed Khodjah alkhârizmy, il sortit à ma rencontre accompagné du kâdhi et des étudiants, et me fit apporter